Le Betta splendens

( Combattant du Siam , ou combattant Siamois )

 

 

                             

 

 

femelle

Le Betta splendens est originaire d’Asie,  plus précisément de  Thailande et du Cambodge, où il vit dans les rizières.

C’est un membre de la famille des Osphronémidés, sous famille des  Macropodinae  (vous pouvez vous référer au site de la  CIL  pour lire les dernières informations , datant de janvier 2004 concernant les changements de noms  récemment intervenus)  ,famille qui à la particularité de pouvoir respirer l’air atmosphérique grâce à un outil formidable, le labyrinthe .

Les combats de  Betta splendens  sont très prisés des Thaïlandais. Comme pour les combats de coqs , une industrie du pari s’est développée autour de ces combats sanglants. 2 mâles se battent à mort dans un nuage de sang et de lambeaux de voiles .

 

Des mâles qui ne se supportent pas

C’est une espèce dont les mâles ne se supportent généralement pas entre eux, et peuvent  également attaquer les guppys et autres poissons voilés qui sont avec lui dans l’aquarium en croyant avoir affaire avec un congénère.

Les femelles par contre se  tolèrent  relativement bien et sont à maintenir au moins par deux, impérativement avec un mâle sous peine de les voir trépasser à cause d’une occlusion ovarienne en effet, il est communément admis que  sans mâle une femelle ne peut pas expulser ses œufs (j'ai néanmoins observé dans mon bac asiatique, à plusieurs reprises, des femelles lâchant leurs oeufs en pleine eau) .

J'ai maintenu durant plusieurs mois 2 jeunes mâles issus de ma reproduction dans le bac asiatique de 200litres. La cohabitation c'est passée sans soucis majeur, chacun des mâles évitant la proximité avec l'autre. Il s'agissait de frères élevés ensemble et n'ayant jamais été séparés, ceci explique sans doute cela.

Malgré ce comportement belliqueux entre mâles de la même espèce ,le Betta splendens  est  apprécié dans le monde aquariophile  depuis fort longtemps (les premières importations dateraient de la fin du 19 ème siècle). Sa reproduction relativement facile a permis d’obtenir par sélection les formes voiles que l’on trouve aujourd’hui dans le commerce . Des concours internationaux existent, pour lesquels les critères de sélection sont les patrons de coloration et la perfection des formes prédéfinies par un règlement officiel.

Un physique modifié
L’aspect du combattant, à l’état naturel, ressemble aux femelles du commerce avec des nageoires légèrement plus longues (et légèrement arrondies) que ces dernières. Sa coloration varie d’un bleu turquoise à rouge. Les nombreuses sélections ont permis d’obtenir les formes voilées que la plupart d’entre nous hébergent.
Un bac régional pour la maintenance

Pour la maintenance, et malgré les avis selon lesquels il suffirait de  maintenir le combattant dans  « un bocal » pour qu’il soit heureux, nous voyons plutôt les choses ainsi: un aquarium d’au moins un mètre de façade (120 litres), très planté, équipé d’un filtre d’environ une à deux fois le volume par heure, sans courant violent; un chauffage réglé pour 26-27 °C.

La population pourrait être de deux ou trois femelles et d’un mâle Betta splendens, qui peuvent êtres accompagnés d’un banc de Barbus titteya (ou Rasbora pauciperforata, maculata etc...) et d’un couple de Colisa lalia (ou chuna) et pour  le fond Pangio kulhi ou Botia lochata ou sidtimunkii.

Population qui se veut dans un but de bac régional évidemment. Eviter absolument les poissons taquins comme le Barbu tétrazona par exemple, ils condamneraient nos Belontiidés à une mort certaine , c’est aussi  pour éviter ce genre de cohabitation que souvent les amoureux du Betta splendens optent pour un bac spécifique.

 

Une alimentation sans soucis
Les paillettes sont acceptées ,mais les combattants étant carnivores, le congelé et la nourriture vivante (artémias par exemple) stimuleront les reproducteurs. La variété est encore une fois le maître mot pour une alimentation sans faille.

 

 

 

 

A l’heure de la reproduction

 

 

 

 

nid de bulle

vu de dessus

 

 

 bébés à 6 semaines

 

jeune de 4 mois 1/2

 

jeunes de 5 mois

 

 

 

 

 

 

Il faut prévoir un bac d’une trentaine de litres ,remplit d’environ 15 cm d’eau ,chauffée à 27 °C.

Des plantes flottantes (Cératoptéris, pistia stratiotes  par ex) fourniront les infusoires pour les alevins et tranquillité  aux futures parents.

Un filtre n’est pas indispensable, mais un filtre mousse peut être utilisé afin de ne pas aspirer les alevins ,dans ce  cas, un bricolage permettra au nid de ne pas être détruit à cause du mouvement de l’eau. Ce bricolage consiste en une plaque de polystyrène découpée à l’intérieur ( un couvercle de boîte à hamburger convient très bien par exemple).  Le mâle va construire son nid dedans, ce qui le protègera.

On peut choisir de ne pas mettre de filtre, il faudra dans ces  conditions utiliser de l’eau du bac de maintenance des adultes, et la changer régulièrement. Une autre possibilité consiste, et c'est celle que j'ai adopté pour de multiples reproductions dont quelques photos illustrent  cette page,  à  mettre une dizaine de centimètres d’eau du bac d’ensemble  au départ dans le bac de reproduction, et, pour éviter de devoir siphonner  alors que les alevins sont encore minuscules, d’ajouter chaque semaine 1 à 2 litres d’eau du robinet qui aura reposé 24 heures ou qui aura été fortement brassée.

Prévoir des cachettes afin que la femelle puisse éviter les fureurs du mâle pendant la construction du nid, sous forme de noix de coco ou de bout de tuyau PVC, pots de fleur.

On introduit un mâle et une femelle gravide, facilement reconnaissable à sa papille génitale, ses zébrures verticales inhabituelles et son embonpoint.  

 

femelle gravide prête à pondre

Le mâle va alors entreprendre la construction du nid, fait de bulles de salive et souvent appuyé sur une des vitres. Pendant tout ce temps, il chassera, peut-être même très violemment,  la femelle si elle s’approche de l’ouvrage. On sépare donc le bac à l’aide d’une plaque de plexiglas ou de verre amovible.

Une fois le nid construit, on enlève la  séparation afin que le mâle emmène la femelle  sous le nid (enfin essaye ), ce qui ne se fait en principe pas du premier coup, mais une fois que la femelle à perdue quelques écailles, elle se décide enfin à le suivre.

Si l’entêtement de la femelle présente un risque pour elle, on séparent de nouveau les deux protagonistes, pour mieux ré-essayer quelques heures plus tard.

L’accouplement se déroule sous le nid, le male fait un « U » avec son corps,  en entourant de celui ci la femelle, qui a la tête en bas. Les oeufs sont alors expulsés et tombent lentement.

A chaque expulsion d’œufs, le mâle les colle immédiatement dans le nid.

Tout cela peut durer plusieures heures, entrecoupé de pauses, pendant lesquels nos futurs parents restent immobiles. A l’issue de l’accouplement,  il faut enlever la femelle afin que le mâle, qui défend le nid, ne la massacre pas !

 

 

  la vidéo visible ici

Un papa poule

Monsieur s’occupe de tout, il replace inlassablement les œufs qui tombent du nid, ,et lorsque les alevins éclosent, (au bout d’environ 36 heures à 48 heures), il continue  de les replacer dans le nid en les prenant en bouche. Le nid peut se désagréger au fil des heures, mais le mâle s'empresse généralement de le réparer.

Deux jours après l'éclosion, les alevins nagent librement et il faut alors enlever le mâle, sans quoi il perdrait la tête à s’entêter à remettre  des poissonnets qui ne pensent qu’à s’enfuir !

 

Un bon démarrage ,des jeunes qui craignent les courants d’air
Les alevins se démarrent avec des infusoires présents dans les plantes mais il est prudent d’en préparer une culture avec du riz à germer par exemple . On peut faire germer le riz directement dans le bac de reproduction, dans une mangeoire a tubifex En agitant quelques fois dans la journée la dite mangeoire , les infusoires sont libérées et les bébés combattants se jettent  goulûment sur elles. J'ai vu certains bébés squatter littéralement la mangeoire afin d'être "immergé" dans le garde-manger.

Une dizaine de jours après l’éclosion, les nauplies d’artémias, les micros vers et anguillules du vinaigre prendrons le relais (ainsi que les poudres pour alevins )

Une précaution indispensable est de mettre alors un couvercle sur l’aquarium, afin d’égaliser la température de l’eau et celle  de l'air situé au dessus.

En effet, au bout d’environ trois semaines, le labyrinthe va commencé à se former, et de ce fait les alevins vont commencer à piper en surface. Si il y a une trop grande différence de température entre l’air et l’eau, c’est la mort assurée.

Les alevins ont une croissance relativement lente et on note une grande différence de taille entre les plus « gourmands » et les moins voraces. Il serait utile alors de trier et de placer  les jeunes par « taille »  dans différents bacs afin que tous  puissent  bien grandir. Au bout de 4 mois environs, on pourra observer des traces de bagarres (nageoires abîmées) entre les alevins, il faudra alors songer  éventuellement à séparer les mâles  si les dégâts deviennent trop importants, il est à relever cependant que les jeunes frères  se supportent relativement bien .

Soyez des éleveurs attentifs

La relative facilité de reproduction de cette espèce doit inciter à la méfiance au sujet de la consanguinité.

Comme pour tout les animaux que nous hébergeons, faites attention lorsque vous faites reproduire vos alevins issus de mêmes parents entre eux, même sous prétexte de sélection. 

Ce procédé provoque des tares génétiques à long terme, mais  pour un Betta splendens commercialement correct et suffisamment coloré pour être une bête de concours, il en coûte la vie de combien de spécimen ?

                                                   Exposition lors d'un congrès 

             

 

                                 

 

 

                                                                                                                    By Annick B. & Yanns

Je remercie de tout coeur Notho pour toutes les photos qu'il a généreusement mis à ma disposition pour illustrer cette page et pour son repérage des fautes d'orthographe que j'ai laissé traîner par-ci par-là.

* * * * *

1 site que j'aime bien sur les bettas :   Jura Betta

* * * * *